Comment rouler en peloton

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Bien que ce soit peut-être intimidant au début, rouler en peloton est une habileté qui s’acquière assez facilement.  C’est une pratique qui vous permet de bénéficier de l’effet d’aspiration que crée le groupe, cela diminue grandement votre effort, tout en vous permettant de maintenir une bonne vitesse, vous pouvez ainsi rouler plus rapidement et plus longtemps que si vous étiez seul.  De plus, rouler en groupe, c’est motivant.

Il faut cependant, en maîtriser les rudiments pour sa propre sécurité et celles de ses compagnons cyclistes.  Voici les principaux éléments à connaître :

Règles d’or à mettre en pratique en tout temps: 

  1. Sécurité : on respecte le code de la route et on s’assure d’être bien visible
  2. Stabilité : on maintient son vélo en ligne droite, on garde la même cadence et la même vitesse
  3. Être prévisible : on évite de croiser la roue du cycliste qui nous précède et on prend les relais tel qu’entendu
  4. Communication : on indique les trous/débris lorsqu’ils sont un danger pour le groupe, on indique les arrêts, virages et changements de vitesse
  5. Collaboration : on part en groupe, on s’attend, on s’entraide et on revient ensemble

Vitesses

Il existe 3 types de vitesse dans le contexte de rouler en peloton :

  • Vitesse moyenne : distance totale / temps en déplacement
  • Vitesse de croisière : vitesse stable dans des conditions neutres (plat et sans vent)
  • Vitesse de pointe : vitesse élevée et de courte durée du peloton (punch)

La vitesse moyenne est grandement influencée par le dénivelé, le vent, la qualité de la route et les ralentissements en ville.  La vitesse de croisière donne une meilleure indication de l’effort ou puissance requise pour suivre un peloton.  Il faut bien identifier la vitesse de croisière que vous êtes en mesure de maintenir, afin de vous assurer que le groupe avec qui vous allez rouler soit le plus homogène possible.

Encadreur

Avant le départ, le rôle de l’encadreur est de donner des directives claires en ce qui a trait aux détails de la randonnée, par exemple, la distance, les particularités du trajet, la composition des groupes et la vitesse de croisière de chacun des groupes, etc.  L’encadreur va également mentionner les consignes d’opération et de sécurité au niveau du peloton.  Par exemple, le type de formation de peloton (file indienne, double) et le sens des relais (à gauche).

Formation des groupes

En ce qui a trait aux groupes, plusieurs formations sont possibles, mais la plus sécuritaire est la file indienne.  Idéalement, les groupes devraient être d’environ 8 personnes, maximum 15 selon le code de la route au Québec.

De plus, la distance à respecter avec le vélo qui vous précède est d’environ ½ roue, sinon l’effet d’aspiration n’est pas maximal.  À plus de 2 vélos de distance, l’effet est nul.  Afin de vous prémunir de toute possibilité d’accrochage avec le cycliste qui vous précède, il ne faut en aucun cas chevaucher sa roue arrière. De plus, pour assurer votre sécurité en tout temps, portez votre attention sur la route et les cyclistes qui vous précèdent, ne vous limitez pas à regarder la roue arrière du cycliste devant vous.

Cycliste en tête du peloton

Le cycliste en tête du peloton est celui qui a la meilleure visibilité en ce qui a trait aux différents obstacles qui se trouvent sur la route (trous, gravier, flaque d’eau, etc.), il doit les indiquer aux cyclistes qui le suivent, seulement s’ils constituent un danger, qui eux reproduisent le geste pour que les derniers du groupe soient prévenus.  Il doit également indiquer clairement ses intentions (changement de relais ou de direction, arrêt, etc.)

Avant de passer le relais

Lorsque le premier cycliste du peloton désire passer le relais au cycliste qui le suit, il doit le prévenir et s’assurer que la voie est libre en avant et en arrière avant de se déplacer vers la queue du peloton.  Plusieurs signes existent pour signaler l’intention de passer le relais, soit des petits coups de coudes vers l’avant, cela a l’avantage de garder les mains sur le guidon, ou en faisant un petit tourniquet avec la main au-dessus de la tête. De plus, le cycliste qui désire passer le relais évite de le faire avant ou à proximité d’une courbe, dans une côte ascendante ou descendante, dans une zone prolongée de mauvais pavé et jamais en zone urbaine.

Pendant le relais

  • La durée du relais est idéalement de 40 secondes à 2 minutes, selon votre capacité.  Le cycliste qui prend le relais doit garder une vitesse constante, ne pas accélérer ou ne pas ralentir malgré l’effort additionnel;
  • Le cycliste qui donne le relais, doit ralentir et se laisser descendre de façon sécuritaire jusqu’à la fin de la file (moins 2 km/h de différence); 
  • Le dernier cycliste doit lui annoncer « dernier » pour lui indiquer de se raccrocher au peloton;
  • Si une voiture arrive en cours d’un relais, il faut immédiatement laisser le cycliste relayeur réintégrer le peloton, à la hauteur où il se trouve;
  • Tous les cyclistes doivent rouler à une vitesse constante. Si vous devez vous ralentir, appliquez moins de pression sur vos pédales, et continuez de pédaler.  Les zigzags sont à proscrire, car ils sont dangereux;
  • Si vous trouvez que le peloton va trop vite ou pas assez vite, criez moins 1 ou plus 1 à celui qui vous précède, qui fait le relais au cycliste devant lui, et ce jusqu’au cycliste en tête du peloton;
  • Durant le trajet, il est important de signaler les éléments qui peuvent mettre la sécurité des cyclistes en danger.  Par exemple, la dernière personne de la file annonce l’approche d’une voiture en criant « auto », ou en anglais « car back ».  Dans une formation de peloton double ou sur une route étroite, on mentionne « car up » à l’approche d’une voiture devant.  Si quelqu’un échappe sa bouteille d’eau, on crie « bidon », « crevaison » en cas de crevaison, « pied à terre » signifie que tous les cyclistes doivent s’immobiliser de façon sécuritaire.  Pour indiquer les directions, on crie « à gauche » ou « à droite », selon la direction, et « devant » pour tout droit.
  • Pour vous hydrater,  choisissez un moment adéquat pour le faire, par exemple si vous êtes en queue du peloton après un relais, ou lorsque le rythme est régulier et/ou que la voie est libre.  
  • Le fait de se lever et pédaler en danseuse crée un recul, vous devez donc aviser la personne qui vous suit de votre intention de vous lever, vous dites « debout » ou « up » quelques secondes avant de procéder.

Dans les montées

  • Lorsque l’on choisit de rouler en peloton, on favorise de rester en groupe.  Dans le cas d’une montée, il est difficile de trouver un rythme commun à tous les participants.  On y va donc à notre rythme, mais on s’attend en haut de la montée. 
  • Si vous voyez que vous avez de la difficulté avec la montée, restez le plus à droite possible de la chaussée.
  • L’important est de bien gérer l’effort lors de longues montées : un départ trop puissant va rapidement introduire une surchauffe du cycliste.

Dans les descentes

  • Le cycliste en tête du peloton, devrait augmenter sa vitesse pour éviter que les cyclistes derrière ne soit obligés de freiner, et pour maintenir la formation en file indienne.
  • Pour un maximum d’efficacité dans les descentes, positionnez vos mains dans les poignées (drop), et non sur les cocottes, adoptez une position aérodynamique et continuez de pédaler.  C’est aussi une position plus stable en grande vitesse et plus sécuritaire au niveau du freinage. 

En résumé, voici des exemples de problèmes communs:

Aucune structure de peloton n’est formée, on roule à plusieurs lignes avec discussions variées entre cyclistes:

  • Il est de loin préférable de rouler à 1 ligne par défaut … 2 lignes à l’occasion, s’il y a très peu de circulation

On indique tous les trous sur la route, c’est trop:

  • Il ne faut indiquer que les trous majeurs dans la ligne du peloton
  • Il est important de garder les mains sur le guidon pour de la stabilité et de la régularité
  • Il faut ralentir dans une section de « champ de mines », c’est-à-dire, de mauvais pavé

On ne suit pas la ligne de roulement du cycliste qui nous précède:

  • On évite de zigzaguer pour voir devant … on fait confiance

On donne des coups de pédale irrégulier:

  • On évite de pédaler-arrêter-pédaler … c’est dangereux pour la personne qui suit, on module notre vitesse
  • On n’accélère pas lors de la prise de relais et on continue à pédaler après
  • On évite de freiner brusquement

Pour terminer, rouler en peloton c’est une expérience grisante en raison de la vitesse que vous pouvez atteindre et le fait de le faire en équipe.  N’hésitez pas à en faire l’essai lors de votre prochaine sortie de groupe.

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